L’information en matière environnementale est un droit reconnu du public mais c’est aussi un outil de protection de l’environnement qui peut être redoutable dans un monde où la communication est reine. C’est ce moyen que le gouvernement chinois a choisi pour lutter contre ses industries les plus polluantes.
Le gouvernement de Pékin a en effet créé un dispositif de listes de noires des usines les plus polluantes du pays. Il est prévu que les 31 agences environnementales du pays établissent chaque année la liste des entreprises qui ne respectent pas les seuils de pollution autorisés à partir des contrôles et des mesures qu’elles réalisent. Ces listes sont rendues publiques, notamment au niveau local afin que la population soit partie prenante du dispositif. Ainsi, au-delà de la transparence, ce dispositif fait appel au public et se fonde sur l’intervention de la population pour faire pression sur les entreprises afin qu’elles respectent mieux les normes de pollution. Les ONG sont également visées en tant qu’acteur, en particulier dans la dénonciation des entreprises polluantes.
Il semble difficile de mesurer l’impact de ce dispositif, et notamment certaines provinces rurales semblent encore peu enclines à l’appliquer. Néanmoins, dans certains cas, les populations touchées par les pollutions se sont saisies de ces mesures pour les faire cesser. Par ailleurs, dans les provinces liées au marché international, le dispositif semble recevoir une meilleure application. En effet, un certain nombre d’entreprises occidentales font appel à des sous-traitants chinois et le respect des normes environnementales par ces derniers entre aujourd’hui en considération pour les premières. En effet, les ONG occidentales reprennent la fameuse liste noire et interpellent les grands groupes. Ainsi, ces groupes sont amenés à contrôler de plus en plus les conditions de fonctionnement de leurs sous-traitants, en termes de respect des normes environnementales mais aussi en termes de conditions de travail, de règles de sécurité, etc. La défense de l’environnement, y compris par leurs sous-traitants, entre ainsi pleinement dans la responsabilité sociale des entreprises.
Bien que le succès reste à démontrer, ce dispositif fondé sur le pouvoir de la transparence et de l’information du public est à saluer, en particulier dans un pays qui n’est pas réputé pour ses préoccupations environnementales et des droits de l’homme.
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