Passé le temps du deuil et de la consternation, vient celui des interrogations et de l’action… enfin des promesses d’action. Après Xynthia, une nouvelle alerte de Météo France, encore confirmée dans la réalité, n’a pas été prise en compte par nos pouvoirs publics, et pour la énième fois, des milliers de voyageurs sont restés bloqués. Il y a quelques mois seulement, la neige, vous savez ces petits cristaux d’eau qui tombent en hiver, avait immobilisé et figé le trafic Eurostar. Alors, on s’interroge sur la capacité française a affronter … le temps qu’il fait !
On lit ça et là, les maires expliquer qu’ils n’avaient pas été alertés ou sensibilisés à la gravité de l’alerte. Ces maires daltoniens n’ont pas vu rouge dans une alerte rouge… on rêve. Pourtant, le rôle d’expertise de Météo France n’est pas de dire aux maires ce qu’ils doivent faire et s’ils doivent évacuer ou non. Le rôle de l’expertise scientifique se borne à transmettre des données scientifiques, comme la météo, force du vent, coefficient de marée, etc., pas à se substituer aux décideurs publics.
Comme toujours, le politique se méprend sur le rôle du scientifique auquel il aimerait confier les décisions polémiques dont il ne veut assumer la responsabilité (voir également la question des OGM). Adieu courage… Et on retrouve le devoiement du principe de précaution, principe cher au coeur des juristes de l’environnement.
Comme toujours, notre pays pâtit d’une absence de « mémoire du risque », comme l’ont relevé les experts de la DDE dans leur étude à propos des digues de la Faute et de l’Aiguillon-sur-mer.
Comme toujours, nos gouvernants jurent le coeur sur la main de se saisir du problème.
Et si pour une fois, on n’attendait pas la prochaine catastrophe? Quelle réponse apporter? Une nouvelle réglementation qui ne sera pas appliquée ou encore allègrement contournée? Un nouveau rapport dont on ne tirera pas les conclusions? Un nouvel établissement public en concurrence frontale et sans concertation avec ses prédécesseurs?
Le vide juridique n’existe pas et ces drames en sont les exemples. Il existe une réglementation, des instances, quelles que soient les difficultés concrètes. Mais surtout, les connaissances et le savoir sont disponibles, si on prenait le temps d’écouter ces « lançeurs d’alerte » ; « On savait » « Je l’avais bien dit que ça arriverait un jour » peut-on entendre à chaque nouveau drame.
Ce qui manque? Une conscience du risque et une gestion responsable… Tiens tiens la responsabilité, et si on l’utilisait un peu!
La responsabilité sert autant à apaiser les victimes qu’à décourager les auteurs. C’est d’ailleurs l’une des fonctions assumée du droit pénal, répressif. Par l’exemplarité des sanctions ou des condamnations financières lourdes, le droit de la responsabilité peut prévenir de nouveaux dommages. Quand le maire est condamné pénalement, personnellement, à de la prison avec ou sans sursis, quand la commune est condamnée à réparer les victimes avec des dommages et intérêts se chiffrant en milliers d’euros, on peut être certain que la prochaine équipe municipale ne commettra pas les mêmes erreurs!
Espérant que les semaines qui viennent ne manqueront pas de déterminer les fautes et les responsables.
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