La santé environnementale qui se développe à la double faveur de la renaissance de la santé publique et de la prise de conscience écologique, touche deux préoccupations majeures de l’opinion : sa santé et la protection de l’environnement. La santé environnementale devient donc incontournable pour l’opinion et les pouvoirs publics.
De plus, la santé environnementale illustre à merveille les liens et la collaboration nécessaires entre les décideurs public, les scientifiques, les économistes et les financiers, auxquels il faut ajouter les juristes et les cyndinistes c’est-à-dire les professionnels de l’anticipation et de la gestion de crise.
Malgré cette importance intuitive de la santé environnementale, elle demeure encore mal connue, mal reconnue, sous développée et sous dotée. De plus, dans ce domaine, sans doute plus qu’ailleurs, les mythes, les peurs, les informations contradictoires et erronées et les a priori règnent et étouffent le débat. L’incertitude scientifique est souvent la règle et les acteurs publics sont perdus. Pourtant, la santé environnementale est essentielle et incontournable dans le développement à la fois de la santé publique et de l’écologie.
Parce que la santé environnementale est l’avenir de la santé publique mais aussi de l’écologie…
La santé environnementale est l’avenir de la santé publique parce que malgré l’échec du tout curatif et d’une médecine exclusivement individuelle, la renaissance de la santé publique est encore trop timide et incertaine. Malgré les affirmations politiques, la santé publique ne bénéficie que d’une reconnaissance de principe sans consistance et sans effet concret. La santé environnementale peut donner toute sa force à la santé publique en montrant combien elle est à la fois incontournable (comment soigner et sauver tous les malades de la pollution?) et efficace (en agissant sur la cause, elle doit empêcher la maladie).
La santé environnementale est également l’avenir de l’écologie parce qu’il est temps de replacer l’homme au cœur de la protection de l’environnement. Pendant longtemps, l’écologie est tombée dans l’écueil de l’opposition homme/ nature. Il fallait protéger la nature contre les attaques de l’homme. C’était oublier que quand l’environnement est malade, c’est l’homme qui meurt.
La santé environnementale permet donc de réconcilier les anthropocentristes et les écocentristes. En effet, ces deux « visions » de l’écologie s’opposent depuis longtemps sur l’objectif cardinal à poursuivre : protection de l’homme ou défense de la nature. La santé environnementale permet de les réconcilier car elle se fonde sur le principe que pour sauvegarder l’homme, il faut protéger la nature.
Autre avantage de la santé environnementale, la santé est un formidable levier d’action. Dire qu’il faut empêcher de développer des axes routiers et faciliter la vie de milliers de personnes, permettre le développement économique de régions enclavées, etc. uniquement pour préserver une espèce de scarabée dont on ignorait jusqu’alors l’existence sera moins efficace que d’expliquer que ce projet aura des effets sur la santé humaine, notamment celle des enfants, des personnes âgées et des plus fragiles. Certes la victoire de la santé sur l’économie est loin d’être acquise. Mais c’est là que peut venir jouer la prise de conscience écologiste qui a germé dans nos sociétés. Et aujourd’hui les Français s’expriment largement en faveur du développement durable, de la protection des écosystèmes, etc.
Plus encore, la santé environnementale est un outil de justice sociale et de lutte contre les inégalités et la pauvreté. Les plus démunis souffrent le plus alors que les remèdes sont connus et pourraient être mis en œuvre. Et il est urgent d’agir car ces drames quotidiens que vivent des millions d’êtres humains font le lit de la violence et des conflits de demain.
Votre commentaire