Nouvelle discipline? nouvelle mode? nouvelle administration? nouveau dada écologiste? Le fait est que l’on entend de plus en plus parler de santé environnementale. Ce domaine semble se développer à la double faveur de la renaissance de la santé publique et de la prise de conscience écologique.
Pourtant l’innovation n’est qu’apparente. La santé environnementale n’est rien de plus qu’une branche classique de la santé publique ; celle qui s’intéresse aux déterminants externes de notre santé. Au-delà de certains milieux précisément définis comme l’environnement du travail, la santé publique a toujours pris en considération l’impact du milieu sur la santé. Et même, les médecins antiques, grecs et romains, n’étaient rien d’autre que des médecins du milieu.
Ce n’est qu’à la faveur de l’incroyable progrès de la science médicale que les préoccupations hygiénistes et de santé publique ont, à défaut d’avoir disparu, été reléguées à un plan très secondaire. Mais avec la crise d’une médecine exclusivement curative, la résurgence des grands fléaux sanitaires et la réapparition sur le devant de la scène des peurs ancestrales incarnées par les menaces pandémiques, les préoccupations de santé publique intéressent de nouveau médecins, pouvoirs publics et opinion.
Ces préoccupations se sont naturellement orientées vers l’environnement, parce qu’il est classiquement l’un des objets de la santé publique, mais aussi parce que la prise de conscience écologique est passée par là. Le bureau Europe de l’OMS reconnaît ainsi, dès 1989, que » la santé humaine est tributaire d’une grande variété de facteurs environnementaux de la plus haute importance« .
Finalement, la santé environnementale pourrait se définir comme la science qui étudie l’impact des déterminants environnementaux sur notre santé. Et ces déterminants sont nombreux et variés puisqu’il s’agit :
- de données biogéographique
- des pollutions et nuisances, qu’elles soient accidentelles ou chroniques, d’origine humaine ou naturelle
- des changements climatiques et catastrophes naturelles
- de la qualité de l’alimentation, de l’agriculture et de l’élevage
- de la qualité de l’eau et de l’assainissement
- de la qualité de l’air, intérieur et extérieur
- des nuisances sonores et autres bruits
- des champs électromagnétiques, de la radioactivité, des rayonnements ionisants et non ionisants
- de l’exposition à des toxiques et autres substances dangereuses (effet dit CMR: cancérogène, mutagène et reprotoxique)
- etc.
La santé environnementale recouvre donc un champ très vaste et n’a pas fini de se développer.
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